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    Dans l'immensité.

    SOS
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    Nouveau mort vivant
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    Message par SOS 2008-05-28, 9:07 pm

    Le début d'un truc que j'ai écris, ça donne ça...



    Lundi 14 janvier 2008.



    Bon…
    Je m’appelle Mélanie, j’ai seize ans, et c’est la première fois que j’ai un journal intime.
    J’ai jamais été une fille parfaite, blonde, mince, s’accrochant à la mode comme une sangsue à de la chair fraîche… Non, moi tout ça sa me répugne. Je ne suis pas une romantique où une sentimentale.
    On me dira sûrement que tenir un journal, c’est un truc de fille. Je ne suis pas d’accord. Pour moi, tu es juste une mémoire. Une manière de ne jamais oublier cette journée, si horrible soit elle.
    Bon, on va arrêter les présentations inutiles où autre, après tout je me connais et je compte pas laisser traîner ce journal, moi…
    Ce matin, comme à mon habitude, je me suis levée du pied gauche. J’ai pris les vêtements de la veille, me suis engouffrée quelques céréales et je suis sortie, sans bisou à ma grand-mère ni à ma petite sœur. Dans mon sac, aucuns cours. Un paquet de cigarettes, de la bouffe et une bouteille d’alcool. L’habituel contenu de mon cartable.
    Je suis ce que les adultes appellent souvent une « délinquante ». Ils y rajoutent parfois un adjectif où l’autre comme « perdue » où « incurable », mais j’ai appris à ne plus y faire attention.
    J’ai dit il y a cinq minutes que je n’étais ni romantique ni sentimentale… J’ai du oublier l’espace d’une phrase qu’ici, je n’ai plus besoin de me cacher. Je ne suis pas en publique… Alors autant arrêter de me mentir, je veux me souvenir de tout… Je suis quelqu’un de très sensible. Blessée par la vie. Mais sensible…
    Ma vie ? C’est un désastre… Une suite de calamité que j’ai appris à noyer dans l’alcool et les conneries. J’avais quatorze ans la dernière fois que je me suis permis une larme…
    A mes onze ans, mon père a quitté la maison. Il a prit ses valises un jour comme un autre et il s’est barré, sans une lettre, sans une explication. Il a disparu de la circulation et me laissant seule avec une petite sœur et ma mère qui a rapidement plongée dans la dépression.
    Du haut de mes onze ans, j’ai appris à être « la femme de la maison » et à « être forte pour ma mère et ma soeur » comme me disaient les adultes. Ma mère a tenu trois ans. Puis un jour, elle nous a déposé, moi et ma sœur, chez ma Grand-Mère. Ma sœur, Romane, avait neuf ans, peut-être dix, et moi quatorze. Elle nous a dit qu’on passerait un peu de temps là, elle a posé des valises sur le sol et elle est remontée dans sa petite voiture rouge. Elle ne nous a pas embrassées. Elle est partie, et elle n’est plus jamais revenue.
    Je ne l’ai vu qu’une fois par la suite.
    A la morgue.
    Avec, sur le coup, encore la trace des cordes avec lesquelles elle avait étranglé sa vie.
    Se furent mes dernières larmes. Mais je me suis vite redressée. J’ai pris la main de ma sœur, et je l’ai aidée à sortir de l’endroit malsain, qui puait la mort, qui la faisait hurler.
    Et depuis, je n’ai plus pleuré. Ma grand-mère nous a recueillies, tout en me précisant combien c’était à contrecœur. Combien elle aurait voulu que je sois comme ma sœur, calme et soumise.
    Mais moi, j’ai toujours été une tête. Et j’en avais trop vu.
    J’ai plongé en un seul coup dans la drogue, l’alcool, le vol.


    Bon, ça n’explique toujours pas pourquoi j’ai besoin d’écrire pour la première fois de ma vie, comme ça, sur un coup de tête, du haut de mes seize ans.


    Donc je disais, ce matin, j’ai été à l’école de la même manière que d’habitude. J’y ai croisé les mêmes faux-amis avec qui le seul vrai échange consiste à un peu de fric pour leur dose de cam. Ca a été vite bâclé, à l’abris des regards, puis j’ai été m’asseoir dans un coin, clope au bec. Ce qui m’a valu une heure de retenue supplémentaire.
    C’est Mme Lefèvrire qui me pousse à écrire ici, en fait. La prof de math. Une ancienne amie à ma mère. Et son habituel 0,5/10. Elle m’a gardé après les cours. Elle m’a fixé droit dans les yeux et elle m’a juste demandé une chose.
    -Pourquoi ?
    -Pourquoi quoi ?
    Elle a soutenu mon regard. Longtemps. Avant de reprendre.
    -Ton passé est détruit, tu n’as pas de présent, et tu es en train de ravager ton futur. Alors je veux savoir pourquoi, a-t-elle dit calmement.
    Vieille peau… J’ai gardé le silence.
    -Ta sœur n’a que toi comme exemple, alors si tu ne te bats pas pour toi, bats-toi pour elle !
    Et là, elle avait visé dans le mille. Ma sœur, c’est mon point faible. C’est tout ce qu’il y a dans mon cœur. Lefèvrire a repris, inlassable, torturante.
    -Elle souffre d’avoir perdu son père et sa mère, bien sur. Mais contrairement à toi, elle a aussi perdu une soeur. Tu n’es plus la même, et si tu ne te reprends pas, ta sœur ne sera jamais se construire une vie normale.
    Je suis restée raide. J’ai fait mine de rien, mais au fond de moi, les paroles se créaient un chemin. Lefèvrire a tapoté ma main et est sortie. Moi, j’ai pris du temps avant de savoir me lever. Bien sur, j’en avais vu des psy qui me disait de me battre pour moi… Mais c’était la première fois qu’on me disait de ma battre pour Lily.


    Enfin, bref… Tout ça j’aurais pu le résumer en quelques mots…


    Je retrouverai mon père.

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